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Par Stéphanie Jecrois, cofondatrice de Technovation Montréal et conseillère experte chez Point Cardinal

 

Selon une récente étude sur la performance du marché du travail en TI montréalais de l’Institut du Québec réalisée en collaboration avec la Chambre de Commerce du Montréal Métropolitain et Montréal International, seulement 19 % des professionnels en TI à Montréal étaient des femmes. L’organisation WomenTech Network citait qu’en 2021, les femmes n’occupaient qu’environ 21% des postes de direction dans le domaine de la technologie et seulement 14% des postes en ingénierie informatique.

Malheureusement, ce constat ne date pas d’hier. Bien que de nombreux efforts aient été mis de l’avant au cours des dernières années, force est de constater que les femmes demeurent toujours sous-représentées dans les domaines de la technologie et de l’industrie du numérique. Et pourtant, lorsque nos regards se posent sur les personnes à la tête des entreprises tech les plus influentes au monde, on y retrouve quelques femmes : Safra Catz, pdg d’Oracle, ou encore Sheryl Sandberg, directrice des opérations chez Meta (Facebook).

Malgré les avancées modestes observées, encore peu de femmes font le choix d’une carrière en technologie et pourtant, l’Institut pour le futur, organisme indépendant de recherche et réflexion, stipulait dans une étude publiée en 2018 qu’environ 85°% des métiers de 2030 qui seront intimement liés à la manipulation de technologies n’existent pas encore. Déjà aujourd’hui, aux États-Unis, près d’un demi-million d’emplois en technologie pour créer ce futur devront être comblés, un chiffre qui devrait croître deux fois plus vite que toutes les autres catégories d’emplois.

Si les femmes comptent pour près de 50,2°% de la population, mais ne représentent que 20°% des professionnels œuvrant dans le milieu des TI, qu’est-ce qui explique cet écart dans la représentativité ? Une étude publiée en 2017 par l’organisation Technocompétences en collaboration avec la Chaire Claire-Bonenfant souligne plusieurs facteurs :

  • l’hésitation des jeunes filles à choisir des cours et des programmes en mathématiques, en sciences et en technologies en raison de l’influence des stéréotypes;
  • le manque de modèles féminins de réussite dans le milieu. Près de la moitié quittent le métier en raison de freins à leur progression;
  • Et bien d’autres facteurs liés à la culture des milieux de travail.

Comment réduire les inégalités et le fossé qui existe entre les hommes et les femmes dans le domaine de la technologie ? Quelques pistes de solutions :

Mettre de l’avant des modèles féminins

Il est nécessaire de « mettre de l’avant des modèles de réussite féminins aux profils diversifiés », « promouvoir l’industrie auprès des jeunes filles en réduisant la perception qu’il s’agit d’une industrie à culture masculine » et « faire connaître la complexité de l’industrie ».  En ayant des femmes comme modèle auxquelles elles peuvent s’identifier, les filles peuvent se visualiser dans les carrières en STIM.

Inspirer et former la relève de femmes en tech

En sensibilisant les filles, dès un jeune âge, à l’importance de la science et des technologies dans le monde de demain et en les exposant à de nouveaux concepts et idées qui favorisent le développement de qualités importantes au niveau de la confiance en soi, du leadership et de la créativité, celles-ci seront davantage encouragées à faire un choix d’étude et de carrière liés aux différents métiers en technologie. Il existe plusieurs initiatives qui offrent des programmes et activités en STIM pour les filles, dont Technovation Montréal, Girls Who Code, Mouvement montréalais les filles et le code.

Promouvoir une culture scientifique et d’innovation en favorisant des maillages entre les milieux scolaires et les entreprises

En maillant les experts de l’industrie à des étudiantes aux niveaux secondaire, collégial et universitaire, les entreprises se familiarisent avec la réalité de la relève et la relève avec la réalité de l’entreprise. Ce maillage favorise la culture d’innovation en plus de véritablement favoriser un engagement de proximité entre les différentes parties prenantes.

Pour conclure sur une note positive et encourageante, la Polytechnique de Montréal annonçait en avril 2021 que, pour la première fois de son histoire, elle avait atteint un taux de 30,2 % de diplômées au baccalauréat en ingénierie en 2020. Ces résultats s’expliquent notamment par des efforts soutenus de sensibilisation en collaboration avec divers acteurs du milieu depuis plus de 20 ans.

Une plus grande présence des femmes en tech passe notamment par la conscientisation et des actions concrètes pour briser les stéréotypes et changer la culture d’entreprise pour favoriser une plus grande diversité.

 


 

Comparer Montréal : Les défis du marché du travail pour les TI

Institut du Québec, décembre 2021

 

La place des femmes dans l’industrie des TI au Québec

TechnoCompétences, novembre 2017

Stéphanie Jecrois

Stéphanie Jecrois

Conseillère experte